Épicerie Warshaw
Tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, le supermarché Warshaw a fait figure d’incontournable sur le Plateau Mont-Royal. Ainsi qu’en témoigne Warshaw sur la Main (InformAction, 1999), un documentaire réalisé à Montréal, l’établissement du 3863, boulevard Saint-Laurent a servi de décor à une galerie de personnages hauts en couleur – à commencer par sa directrice, Mme Levy. Dans ses dernières années, et jusqu’à sa fermeture en décembre 2002, il devait surtout sa réputation à une gamme pour le moins éclectique de produits et de marchandises. La pharmacie grande surface de la chaîne Pharmaprix qui lui a succédé a immédiatement suscité la controverse en matière d’aménagement urbain. Pour tout dire, son enseigne déplaisait aux citoyens.
Nous croyons que l’enseigne originale du supermarché date de la fin des années 1950 ou du début des années 1960. Elle se décline en sept lettres majuscules – des caissons métalliques, profonds de 28 cm, à devant de plastique rouge et à éclairage intérieur. En termes techniques, on parlerait de capitales en métal galvanisé soudé par points, avec comme substrat du plastique pigmenté. À l’arrêt 3863, le circuit FRAG sur la Main fait mention d’un « W » ouvragé, en italique, qui figurait à gauche du lettrage; qu’est-il devenu? Nul ne le sait.
À l’origine, c’est l’artiste québécois Nicolas Fleming qui a récupéré l’enseigne de Warshaw. La Société de développement du boulevard Saint-Laurent et Les Amis du boulevard Saint-Laurent l’ont entreposée, l’exposant de temps à autre. En octobre 2008, à la suite d’un don gracieux de ces deux organismes et de M. Harvey Levy, le Projet d’enseignes de Montréal s’est vu confier la garde des sept lettres. Au printemps 2010, l’entreprise Enseignes Transworld s’est chargée de les restaurer, puis elles ont pris place au pavillon CJ du campus Loyola, sur un socle-plinthe bâti tout spécialement par le Service de gestion immobilière.