Supermarchés Steinberg
Steinberg a été fondé en 1917 par Ida Steinberg, une immigrante juive hongroise. Au départ connu sous le nom de Steinberg’s, le commerce, qui n’avait qu’un petit comptoir sur le boulevard Saint-Laurent, propulsé par les cinq fils d’Ida, est devenu la plus grande chaîne de supermarchés au Québec. À son apogée, Steinberg était si populaire dans la province que de nombreux francophones ne disaient plus faire l’épicerie, mais bien « faire son Steinberg ».
Steinberg a ouvert sa première épicerie en libre-service en 1933, à une époque où la plupart des épiciers offraient un service complet ou faisaient des livraisons. Permettre aux clients de choisir leurs produits et de faire des économies allant jusqu’à 20 % s’est avéré très efficace pendant la Grande Dépression. C’était la première des nombreuses innovations que la chaîne allait introduire au Québec. Steinberg a également été l’un des premiers à adopter l’emballage sous cellophane et les aires de stationnement réservées, ce qui explique pourquoi on considère qu’il a été le premier à introduire le concept de supermarché dans la province.
Sous la direction de Sam, l’un des fils d’Ida, Steinberg a été parmi les premiers employeurs à exiger le bilinguisme de leur personnel. En 1961, alors que les tensions s’intensifiaient entre les populations anglophones et francophones, Steinberg’s a changé son nom pour « Steinberg », laissant tomber le « s » possessif. Avec ce changement, le logo emblématique S de Steinberg a été introduit, remplaçant le logo précédent, la signature de Sam. La société a été vendue en 1989 pour 1,3 milliard de dollars et a été progressivement vendue aux enchères, pièce par pièce; les derniers sites ayant fermé leurs portes en 1992.
Image : La légende du hockey des Canadiens, Jean Béliveau, passe devant un supermarché Steinberg du centre-ville. Photo gracieusement fournie par les Archives de la Ville de Montréal.