Restaurant Anjou
Chef montréalais de renom, Roger Paquet (1915-2004) a quitté la France pour le Québec au début des années 1950. Il a été propriétaire de plusieurs restaurants célèbres, dont Le Caveau, Le Jonquière et Les Remparts, de même que Le Châtelet, à Morin-Heights. Reflet de ses racines angevines, son premier établissement s’appelait Anjou.
Inusitée, cette enseigne reste hautement évocatrice. À double face, elle est composée de métal laminé et d’un grillage métallique à l’intérieur. En forme de bouclier ou d’écusson, elle est coiffée d’une paire de cornes de bœuf en silhouette. La surface extérieure montre des traces de peinture bronze. Trois fleurs de lys rappelant les armoiries de l’Anjou sont rivetées au grillage. Le nom du restaurant, découpé en relief, se détache des feuilles de métal extérieures, émulant un effet d’ombre subtil.
Au chapitre 14 de son autobiographie intitulée Souvenirs d’un Angevin migrateur (Éditions Francine Breton, 2003), le chef Paquet décrit brièvement le processus de commande de l’enseigne en question : « Tout d’abord, je décide de changer le nom du restaurant et de l’appeler dorénavant Anjou. Pour ce faire, je demande à un artisan ferblantier du quartier de me fabriquer une enseigne en forme d’écusson, d’environ deux pieds par trois, avec, dessus, les armoiries angevines. Celui-ci sera attaché par des anneaux à une tige de fer, elle-même fixée dans la façade de l’immeuble. Le ferblantier me fabrique trois modèles, j’en choisis un, l’affaire est réglée, et l’enseigne, rapidement installée. »
Nous sommes profondément reconnaissants à la famille Paquet, particulièrement à Mme Joan Pauli, pour ce don au Projet d’enseignes de Montréal. Mme Pauli a également attiré notre attention sur la référence, très pertinente, faite à l’enseigne dans Souvenirs d’un Angevin migrateur. Nous tenons en outre à remercier les remarquables bibliothécaires de BaNQ de leur aide dans notre recherche sur la région de l’Anjou, et pour avoir retrouvé l’annonce ci-dessus.